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GUY, de Alex Lutz
Avec Alex Lutz, Tom Dingler, Pascale Arbillot, Élodie Bouchez
– Diffusion sur C8, jeudi 17 mars, 21h05 –
Mon avis : 4 sur 5
Le pitch ?
Gauthier, un jeune journaliste, apprend par sa mère qu’il serait le fils illégitime de Guy Jamet, un artiste de variété française ayant eu son heure de gloire entre les années 60 et 90. Celui-ci est justement en train de sortir un album de reprises et de faire une tournée. Gauthier décide de le suivre, caméra au poing, dans sa vie quotidienne et ses concerts de province, pour en faire un portrait documentaire.
Ce qui touche dans ce film ?
Évitant tous les pièges du film à performance transformiste – il a pourtant passé cinq heures de maquillage par jour pour camper Guy Jamet – Alex Lutz signait ici un film finement construit et qui abordait aussi bien le thème de la vie d’artiste sur la durée que celui de la filiation. Il racontait à la sortie du film : « J’avais envie de revenir à quelque chose de plus essentiel dans ma création artistique : l’art du portrait, que, sur scène, les spectateurs semblent également apprécier. Est née peu à peu l’envie de ce faux documentaire sur un chanteur que les médias ont peut-être oublié, mais qui continue de travailler, d’avoir une relation privilégiée avec le public… Moi aussi, comme Guy, je suis tout le temps sur scène, dans toute la France. J’en blaguais avec Thibault Segouin, l’un des coscénaristes du film : qu’est-ce que ça sera de rejouer le même sketch, dans quinze ans, dans une ville où j’aurai déjà joué cent fois ? Donc, ça vient aussi pas mal de moi.«
Par son interprétation d’une grande finesse, et tirant jamais l’histoire vers le pathos, Alex Lutz signe une composition forte de ce vieux chanteur à la bouche légèrement déformée, suivi par la caméra subjective d’un fan qui le suit avec une caméra. Une histoire où il ne fait jamais une caricature de son modèle et exprime même une certaine tendresse pour lui.

