À la veille d’une campagne présidentielle qui a démarré pour le moins étrangement, le retour sur cette parenthèse violente mérite d’être relu avec du recul. Une des membres du groupe de Chartres, Nathalie, ajoute : “Pour moi, le mouvement des Gilets jaunes est un volcan en sommeil : il sut de peu pour que l’éruption reprenne. Le gouvernement a ignoré nos revendications et nous méprise davantage. La situation est explosive car les gens sont en colère, JE suis en colère ! Grâce au mouvement des Gilets jaunes, j’ai rencontré des personnes motivées pour redonner la souveraineté aux citoyens et non plus seulement aux représentants. »
Parfois, on peut avoir le sentiment que ce documentaire tourne parfois en rond. Il n’empêche, certains témoignages expriment une vraie émotion et un mal être certain et le montage, nerveux, restitue la fièvre qui a marqué ces semaines d’exaspération et de révolte. Avec des personnages qui n’hésitent pas à montrer leurs contradictions et expriment la diversité de ce mouvement qui a grandi comme une vague. Ce témoignage d’une vie aussi précaire que violente n’est pas qu’un souvenir lointain – il suffit de suivre l’actualité sur la paupérisation d’une partie des Français – et Un peuple a le mérite reposer certaines questions et d’interroger le pouvoir sur une certaine forme de répression brutale. Il serait peut-être utile de se souvenir de ces messages sous peine de voir de telles violences incontrôlées resurgir. Conclusion du cinéaste : « En tant que cinéaste, je ne cherche pas à rendre compte du réel mais à transmettre l’émotion de ce que j’ai perçu. Mon but, c’est que le spectateur soit pris, lui-aussi, dans l’émotion de ce qui se passe à l’écran. »
