La banlieue au ras du pavé

Cinéma actualité

NOUS, de Alice Diop – 1h57

Documentaire

– Sortie : mercredi 16 février 2022

Mon avis : 3 sur 5

Le pitch ?

Une ligne, le RER B, traversée du nord vers le sud. Un voyage à l’intérieur de ces lieux indistincts que l’on appelle la banlieue. Un mécanicien à la Courneuve, des fidèles commémorant la mort de Louis XVI à la basilique Saint-Denis, une infirmière visitant ses patients, le souvenir de jeunes déportés à Drancy, des enfants, des jeunes profitant de la quiétude de l’été, un écrivain à Gif-sur-Yvette, le suiveur d’un équipage de chasse à courre et la cinéaste qui revisite elle le lieu de l’enfance. Chacun est la pièce d’un ensemble qui compose un tout. Un possible « Nous ».

Et alors ?

Revenant sur les traces de sa propre enfance et de ses origines, avec notamment un beau portrait de son père aujourd’hui disparu, symbole de ces immigrés venus en France pour tenter d’avoir une meilleure vie, Alice Diop signe ici un film sensible, un peu philosophique et sûrement politique et qui montre comment ces territoires de banlieue restent un lieu de mixité sociale.

De fait, on y croise aussi bien ce mécanicien malien d’Aubervilliers, dans le nord de Paris, qui téléphone avec sa mère vivant dans les environs de Bamako, un pays où il n’est pas rentré depuis vingt ans. que des royalistes célébrant, dans la séquence la plus inattendue du film comme chaque mois de janvier, la mémoire de Louis XVI à la basilique Saint-Denis. Il y est encore question des adultes et des enfants juifs, qui furent internés à Drancy avant d’être emportés vers les camps de la mort. Plus prosaïquement, on y voir enfin des jeunes gens d’aujourd’hui, profitant du soleil en s’amusant et en tchatchant au pied des tours d’une cité du Blanc-Mesnil. Ou enfin la sœur de la cinéaste dans son quotidien d’aide-soignante. Un vrai sacerdoce dont l’utilité sociale est enfin au cœur des débats.

Dans ce documentaire qui part dans bien des directions, Alice Diop signe ici un portrait de la société française aux nombreuses facettes en filmant « les lieux et les gens qu’on ne regarde pas.« .

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