Au cœur de l’Ukraine…

TV


L’OMBRE DE STALINE, d’Agnieszka Holland – 1h55

Avec James Norton, Vanessa Kirby

– Diffusion sur Ciné+ Club, jeudi 10 février 2022, 20h50

Mon avis : 4 sur 5

Le pitch ?

Pour un journaliste débutant, Gareth Jones ne manque pas de culot. Après avoir décroché une interview d’Hitler qui vient tout juste d’accéder au pouvoir, il débarque en 1933 à Moscou, afin d’interviewer Staline sur le fameux miracle soviétique. A son arrivée, il déchante : anesthésiés par la propagande, ses contacts occidentaux se dérobent, il se retrouve surveillé jour et nuit, et son principal intermédiaire disparaît. Une source le convainc alors de s’intéresser à l’Ukraine. Parvenant à fuir, il saute dans un train, en route vers une vérité inimaginable…

Et alors ?

Agnieszka Holland est une cinéaste qui n’a jamais hésité à ausculter les pages sombres de l’histoire européenne. Cette fois, elle tire de l’oubli le sanglant épisode de l’Holodomor, la grande famine que connut l’Ukraine et le Kouban en 1932 et 1933 et qui aurait fait plus de 6 millions de victimes. Elle expliquait à la sortie du film : « Cela faisait un moment que j’y songeais et que je disais qu’il y a encore beaucoup de crimes commis par le régime communiste dont on ne parle pas. Le monde n’est pas au courant de ces crimes, alors que l’Holocauste est un fait connu dans l’Histoire de l’humanité. Même les Russes et les habitants des républiques anciennement soviétiques ne parlent pas des crimes commis au nom du communisme, alors que Staline a tué plus de 20 millions de ses propres citoyens ! « 

Ces famines furent la conséquence directe d’une politique d’extrême violence. Ce fut la collectivisation forcée des campagnes par le régime de Staline avec un double objectif : forcer la paysannerie à payer un lourd tribu à l’industrialisation accélérée du pays, et imposer un contrôle politique sur les campagnes, restées en marge du « système de valeurs » stalinien.

Laisser un commentaire