André Wilms, un acteur funambule

Disparition


Si c’est une comédie qui le rendit célèbre, André Wilms fut une figure du théâtre et du cinéma d’auteur. Il vient de disparaître à l’âge de 74 ans. Hommage à un intranquille du 7e Art.

En 1988, André Wilms fut révélé à un large public par le personnage du père de famille catho coincé dans La vie est un long fleuve tranquille, d’Étienne Chatiliez. Mais il ne faut pas « réduire » ce grand acteur de la scène et de l’écran au rôle du chef du clan Le Quesnoy, même si sa composition marqua les esprits.

De fait, André Wilms fut un grand comédien de théâtre et, au cinéma, le compagnon de route du cinéaste finlandais Aki Kaurismäki, avec lequel il partageait le même goût d’une vision désenchantée et burlesque de la vie.

Émule de Bertolt Brecht et Heiner Müller, il concevait l’art comme un « organisateur du scandale. » Il était né le 29 avril 1947 de père inconnu dans une cité de Strasbourg et dans une famille qui n’était pas vraiment porté sur le domaine de l’art. Maniant un humour froid, un sens du non sens à la Beckett, il disait : « Il vient de là, de l’Alsace, cet amour du désordre qui est le mien. Tous ces géraniums aux balcons, mon dieu… »

Il est vrai, André Wilms a fait un sacré bout de chemin depuis l’obtention d’un CAP de stucateur, mais, au début des années 1970, sa découverte du théâtre fut l’élément déclencheur et il allait faire ses gammes d’abord comme machiniste, ensuite comme simple figurant. Sa carrière allait démarrer tranquillement et offrir au public un nouveau talent avec un artiste atypique qui dégageait un vrai mystère à la scène et qui, à la ville, se distinguait par son goût de la discrétion.

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