Dans les rouages d’un trafic de dope

Cet homme, rebaptisé dans le film Jacques Billard, est joué par un Vincent Lindon de plus en plus solide qui, même s’il est sporadiquement présent dans l’histoire, prend une place incontournable dans l’économie du récit. Face à lui, Roshdy Zem campe cet ex-infiltré repenti, malade, qui tente de faire éclater une vérité. Jouant sur plusieurs niveaux de récit, Thierry de Peretti brouille les pistes à souhait après une ouverture symbolique où l’on découvre l’indic esseulé dans une grande maison sur la Côte espagnole et qui arpente les lieux déserts non sans suggérer une tension. Quelques minutes après, il sera le spectateur privilégié de l’arrivée de hors-bords qui déchargent des paquets de dope dans de grosses cylindrées…

De séquence en séquence, avec des incursions réussies dans les locaux de « Libération » où le journaliste, incarné avec nuances par Pio Marmaï, le cinéaste nous conduit dans un monde où le mensonge tient lieu de carte de visite et un royaume où tout est un peu pourri. Il conclue : « La toile de fond du film, c’est le trafic, mais, bien sûr, il est question du capitalisme et de la société du spectacle. La drogue, c’est le produit capitaliste ultime. Peut-on endiguer son trafic ou est-on réduit à ne faire que du renseignement ? La guerre contre la drogue est-elle une guerre perdue ? Le film pose aussi ces questions. »

Un film efficace et un scénario diablement habile. Il n’y a que la musique originale, omniprésente et surlignant tout parfois de façon caricaturale qui vient gâcher le plaisir du spectateur devant cette construction narrative solide.

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