Après s’être exilé aux États-Unis pendant la guerre, il adapte avec Charles Spaak, un grand roman de Simenon, Les Fiançailles de M. Hire, dans lequel le grand Michel Simon donne la réplique à Viviane Romance. Panique, c’est le titre du film, est d’une noirceur absolue. Dans un quartier populaire, on découvre le corps d’une jeune fille étranglée. Alfred, l’assassin, et sa maîtresse Alice, vont faire porter le chapeau à un misanthrope, Monsieur Hire, qui croyait avoir redécouvert l’amour avec… Alice.
Dans ce film aux résonances sociales, Duvivier est à son meilleur et parvient à plonger le spectateur dans un univers aussi morbide que sordide. Avec des plans serrés, il nous met face à la médiocrité du bipède humain, des hommes veules et lâches. Quant à Michel Simon, il campe un pauvre gars pathétique devenu l’objet de bien des haines.
Si le film n’a pas reçu les critiques escomptées à sa sortie – mais sa qualité est, aujourd’hui – reconnue, il s’inscrit dans un contexte d’après-guerre en France où biens des films noirs évoquent le thème de la vengeance, que ce soit Les Dames du Bois de Boulogne de Robert Bresson ou encore des films de Henri-Georges Clouzot.
Une chose est sûre : Panique demeure la grande œuvre noire de Julien Duvivier qui, au début des années 50, retrouvera les faveurs du public avec la saga des Don Camillo… Un autre registre.
