Lettre à sa fille…

Rencontres encore avec quelques monstres du cinéma mondial sur le plateau de La Terrasse, d’Ettore Scola où elle est entourée de son père, de Marcello Mastroianni, Serge Reggiani, Vittorio Gassman ou encore Ugo Tognazzi ! Elle accompagnait son père sur le plateau et, en la voyant, Ettore Scola lui proposa le rôle de la jeune Isabella.

Voix grave et regard profond, Marie Trintignant marqua aussi le théâtre avec la pièce coécrite avec son compagnon d’alors, et père de son fils Paul, François Cluzet, Y’a pas que les chiens qui s’aiment ou encore avec Le Retour, de Pinter, en 1994 au Théâtre de l’Atelier, qui permettra à un Jean-Pierre Marielle sémillant de rendre un hommage appuyé au talent de sa partenaire lors d’une interview télévisé.

Ce théâtre de l’Athénée qui compta beaucoup dans le parcours de Marie Trintignant : c’est là qu’elle donna en 1999, avec son père Jean-Louis, la pièce Poèmes à Lou, dédié à Apollinaire. Durant les images d’archives, on voit deux acteurs, complices, échanger librement sur le grand poète, réprimer un fou rire. Et c’est très émouvant de voir deux artistes aussi proches faire descendre la poésie presque dans la rue.

Dédiant son documentaire aux « milliers de femmes vivant dans la peur », Nadina Trintignant signe ici un bel hommage à l’artiste si sensible que fut sa fille. Et qui avait lancé, évoquant le temps qui passe : « Mais je vais mourir et vieillir… » Un féminicide l’a « privée » de cet art de vieillir où elle aurait sûrement su faire entendre sa petite musique personnelle.

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