Pour nourrir son scénario, Billy Wilder avait rencontre aussi bien des soldats américains que des habitants de la capitale : une berlinoise lui avait même dit qu’elle était heureuse que les Alliés aient installé le gaz chez elle, non pas pour se chauffer, mais… pour pouvoir se suicider !
Enfin et surtout, il y a Marlene Dietrich dans un contre-emploi absolu. Il fallait de l’audace pour demander à la star de L’Ange Bleue de camper une chanteuse au passé sulfureux alors qu’il fut au premier rang dans l’opposition à l’Allemagne d’Hitler. L’actrice avait en effet été pourchassée par l’état-major allemand pour espionnage, et avait par la suite chanté pour les troupes américaines sur le front : c’est dire si ce personnage, qu’elle a failli refuser, était à l’opposé de ses valeurs !
Sur scène comme dans l’appartement délabré où elle a trouvé refuge, Marlene est, une fois de plus, magistrale. D’un simple regard, elle électrise une séquence, fait oublier certaines invraisemblances du scénario de cette comédie satirique.
