C’est au Nouveau Mexique, à Albuquerque, lieu où se retrouvent pas mal d’immigrés, qu’il a tourné, pour des contraintes budgétaires, cette histoire, en forme de contrepoint au rêve américain. L’originalité de son film, c’est de parvenir à raconter l’immigration à hauteur de deux ‘enfants qui n’ont qu’un seul rêve : visiter Disneyland. Le cinéaste a trouvé la manière de raconter le quotidien et les journées interminables de ces deux enfants qui, cloitrés, attendent le retour de leur mère et ne peuvent compter que sur la gentillesse de la voisine d’origine vietnamienne qui n’hésite pas à les nourrir (Cici Lau très touchante). L’univers est très réaliste, l’atmosphère pesante, notamment quand les frères jouent avec des voisins dans un quartier où l’on sent la violence présente et encore dans la séquence où la mère fait venir ses gamins dans son atelier au grand dam du contremaître. Pour autant, en contrepoint, Samuel Kishi Leopoy a inséré des images animées pour raconter les histoires imaginées par les frères, comme expression de leur rêve d’ailleurs.
Un film subtil et jamais larmoyant sur ces enfants ballotés entre deux cultures et qui tentent de trouver une place dans un pays où l’accueil n’est pas des plus ouverts. Et il n’est malheureusement pas un cas isolé dans le monde où le thème est prétexte à bien des dérives politiques.
