Chef, un parcours de combattant

Parvenant à deux plans et trois répliques de présenter une galerie attachante de personnages, Philip Barantini nous fait ressentir, minute par minute, le poids qui pèse sur les épaules d’un chef, campé de façon magistrale par Stephen Graham, un homme à la vie privée compliquée et qui tient le coup grâce à l’alcool et la coke. Un comédien qui est, au passage, très bien entouré, notamment par Vinette Robinson, la patronne en cuisine.

Il est vrai, le cinéaste sait de quoi il parle : issu d’une famille de cuisiniers, il a travaillé dans les cuisines pendant des années et a même été chef d’équipe. « Pendant 12 ans, j’ai été témoin de tous les hauts et les bas inhérents au métier, et j’ai toujours pensé que cela pouvait être exploré, dit le cinéaste. J’avais vu des films et émissions de télévision sur ce monde, mais ils ne rendaient pas compte de ce que j’avais vu et vécu. The Chef repose soit sur ce que j’ai vécu personnellement, soit sur ce dont j’ai été le témoin. »

Un seul bémol au tableau : la mise en scène enlevée et légère se fait un peu trop appuyée quand le réalisateur décrit les dérives du chef qui voit son monde se fissurer, notamment dans les dernières minutes. L’argument du scénario était assez fort pour se passer d’une telle surcharge finale. Ce qui n’enlève rien à l’originalité du propos .

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