Avec Michael Cimino : un mirage américain, sur les écrans le 19 janvier, Jean-Baptiste Thoret prolonge le long entretien qu’il avait publié en 2010 dans un livre, Michael Cimino : les Voix perdus de l’Amérique.
Tout commence il y a quinze ans. En avril 201O, Jean-Baptiste Thoret demande une interview à un cinéaste des plus secrets : Michael Cimino. Réponse du réalisateur « Si vous voulez comprendre mes films, vous devez voir les paysages où ils ont été tournés ». Prenant la route de Los Angeles au Colorado,ce road-movie oral avait été enregistré pour devenir d’abord un profil publié dans Les Cahiers du Cinéma puis un livre, Michael Cimino, les voix perdues de l’Amérique (Flammarion). Dix ans plus tard, le fantôme de Cimino, disparu le 2 juillet 2016 à 77 ans, continue de hanter certains replis de l’espace américain… Un réalisateur qui disait : « Faire du cinéma, c’est inventer une nostalgie pour un passé qui n’a jamais existé. »
Ce documentation fruit de longs mois de recherche donne à voir un cinéaste hanté par l’échec, un créateur qui signa en 1979 son chef d’œuvre, Voyage au bout de l’enfer, qui lui valut l’Oscar du meilleur réalisateur et du meilleur film. L’interminable tournage des Portes du paradis le fera plonger dans un cauchemar. Saucissonné par les producteurs, le film fut un gouffre financier et fut massacré par la majorité de la critique à sa sortie, avant d’être encensé des années après.
Sans jamais montrer le visage de Michael Cimino, Jean-Baptiste Thoret prend le temps de poser sa caméra pendant une bonne partie du film à à Mingo Junction, ville industrielle de l’Ohio, cadre et décor de Voyage au bout de l’enfer, dont une bonne partie ne se déroulait pas au Vietnam, même si le conflit était au cœur de la narration. « Cimino nous montre tels que nous étions, disent les habitants, anciens ouvriers de l’immense aciérie. Et il montre beaucoup de choses qui nous manquent et qu’on aurait voulu ne jamais perdre. »
Outre le témoignage d’Oliver Stone- il dit notamment « Il a voulu briser les règles trop tôt-, ou de l’acteur John Savage, ému par le simple son d’une bande originale, ce documentaire s’annonce aussi comme une poétique évocation de la route et des grands

