Plaçant le spectateur au cœur du chaos avec une caméra qui se place au plus près des trois principaux protagonistes de l’histoire, Shorta est un thriller à l’américaine porté par une mise en scène efficace et nerveuse. Pour autant, le duo de cinéastes a aussi pensé à d’autres références évoquant aussi « des cinéastes comme Spike Lee et Mathieu Kassovitz, dont les œuvres mijotent avec colère, indignation et défi pour enfin livrer un commentaire social fort avec un style visuel renforcé ».
Filmant des deux flics livrés à eux-mêmes dans ces immeubles devenus un piège à rat et dans un vrai climat de guérilla urbaine, Shorta montre bien le choc de deux personnalités que tout oppose et dont l’épreuve du feu va bouleverser les certitudes. Même si ce changement semble un peu « rapide » que le film n’est pas exempt de certaines redites, l’histoire tourne rond. Alors, même si les cinéastes se refusent d’avoir fait un film politique, ils ont néanmoins l’ambition de susciter des réactions et disent : « Nous croyons au pouvoir du cinéma comme un moyen de provoquer la réflexion et d’inspirer le changement. Notre but est de faire vibrer et de divertir, mais aussi de susciter des conversations sur un sujet difficile sans solutions claires. »
Un film qui est malheureusement dans l’air du temps depuis la sortie d’opus comme La Haine.
