La comédie des sentiments

Dans ce théâtre de la vie, Grégory Gadebois joue avec beaucoup de finesse cet mec désemparé qui ne sait plus qui aimer et comment aimer et qui a du mal à supporter que l’être aimé puisse être tenté par un autre… Quant à Anaïs Demoustier, elle parvient à imposer sa griffe, sa légèreté de jeu à ce personnage au centre de l’histoire, mais qui est le plus souvent évoquée par les autres. Elle souligne dans Première : « J’ai adoré incarner un personnage qui se joue beaucoup dans le hors-champ, dans l’imaginaire du héros. Avoir peu de scènes mais avec beaucoup d’enjeux. » Une réplique du film résume sa position. C’est le moment où le patron de bistrot dit à Jonas pour l’encourager à écrire encore : « Quand on vous lit, on la voit« .

Et puis, il y a au cœur du récit, la figure centrale du bistrotier qui est le premier spectateur de ces tranches de vie. Avec un regard débordant d’humanité, Grégory Gadebois le joue avec une grande palette d’émotions. Une fois de plus, on mesure le talent de ce comédien aussi pudique que raffiné, parfaitement à sa place dans un film qui fait de la délicatesse sa marque de fabrique. Un récit baigné par une jolie bande musicale, signée David Stanke et inspirée du premier lead de Schumann, chantée par Anaïs Demoustier.

En une seule journée, dans la grande tradition du théâtre classique, Jérôme Bonnell explore bien des couleurs des vertiges de l’amour…

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