Ce conte réaliste est porté par un casting des plus solides. On connaît la capacité de Tcheky Karyo de se fondre dans un paysage rural et, en vieil ermite perdu dans sa maison des montagnes, il est l’homme par lequel le loup débarque dans la vie de ces citadins fraichement installés dans la campagne pour tenter d’oublier un douloureux deuil.
Denis Imbert évite bien des pièges du genre et ne cède pas à la tentation facile d’instaurer une relation amoureuse entre ce père veuf (impeccable Vincent Elbaz) et la jeune chercheuse, campée par la lumineuse Marie Gillain qui dit de son personnage : « C’est la boussole du film. » Bonne idée aussi que celle de faire surgir, à plusieurs reprises, dans l’histoire l’oncle joyeux, ce concessionnaire de voiture lunaire, joué par un Éric Elmosnino qui apporte, à chacun de ses apparitions, un éclat de vie dans l’histoire.
Joli fable contemporaine, Mystère a une qualité : ne pas prendre les enfants pour des simples d’esprit et jouer sur une histoire globalement vraisemblable et qui, en prime, sait rebondir sur un sujet d’actualité. Le mot de conclusion à Marie Gillain : « C’est à la fois une touchante histoire sur un papa et sa petite fille, une ode à la liberté, un plaidoyer pour le droit de tous au respect et un film animalier qui nous en apprend beaucoup sur une des espèces les moins aimées de l’homme. » Certes le film est d’une facture très classique mais son message pacifique met un peu de baume au cœur.
