Cinéma Actualités
MADRES PARALELAS, de Pedro Almodóvar – 2h00
Avec Penélope Cruz, Milena Smit, Aïtana Sánchez-Gijón, Israel Elejalde, Rossy de Palma
– Sortie : mercredi 1er décembre 2021 –
Mon avis : 4 sur 5
Le pitch ?
Janis et Ana, se rencontrent dans une chambre d’hôpital sur le point d’accoucher. Elles sont toutes les deux célibataires et sont tombées enceintes par accident. Janis, d’âge mûr, n’a aucun regret et durant les heures qui précèdent l’accouchement, elle est folle de joie. Ana en revanche, est une adolescente effrayée, pleine de remords et traumatisée. Janis essaie de lui remonter le moral alors qu’elles marchent telles des somnambules dans le couloir de l’hôpital. Les quelques mots qu’elles échangent pendant ces heures vont créer un lien très étroit entre elles, que le hasard se chargera de compliquer d’une manière qui changera leur vie à toutes les deux.
3 raisons d’aller voir ce film ?
Des histoires à tiroir. Le talent de Pedro Almodóvar s’exprime ici de manière exemplaire : le cinéaste évoque aussi bien les parcours personnels de ces mères célibataires, le récit de l’éducation d’un enfant, une interrogation sur l’art (par le truchement du métier de Janis, photographe de presse), sur la presse (Rossy de Palma campe parfaitement cette rédactrice en chef un peu déjantée) qu’une réflexion sur la vie d’artiste (avec les doutes de la mère d’Ana, venue à la comédie sur le tard) et, surtout, la question du devoir de mémoire en Espagne.
De fait, Janis tient les promesses faites à sa grand-mère de permettre l’exhumation d’une fosse commune où a été enterré son grand-père, victime des sbires du franquisme. Commentaires du cinéaste : » Les charniers franquistes sont un sujet important que j’essaie de montrer brièvement à la fin du film. Dans les premières versions du scénario, il était plus présent mais phagocytait tout ce qu’il y avait autour. C’est un sujet trop fort pour le mélanger à d’autres. Et ce que je souhaitais, depuis le début, c’était raconter les vicissitudes de Janis, son histoire avec Ana et celle de leurs filles, le dilemme moral dans lequel vit Janis. De façon à développer cette trame, j’ai décidé de laisser pour la fin l’ouverture de la fosse commune. J’espère malgré tout que ce que je montre de ce sujet aidera à mettre en lumière un problème urgent et toujours actuel de la société espagnole. »
TRAVELLINGUE 