La noire comédie du pouvoir

Oscillant entre la comédie noire avec des dialogues ciselées – la séquence avec la gynécologue campée de main de maître par Blanche Gardin est décapante- et l’histoire violente (deux scènes ont marqué le public cannois où le film fut présenté en séance de minuit) avec le pervers sadique, Oranges Sanguines n’évite pas toujours le piège du chaos finissant pas devenir trop lourd à digérer. Pour autant, dans cette vision noire de la société, Jean-Christophe Meurisse mise sur la farce pour dénoncer les dérives d’un monde libéral.

Les rencontres entre le ministre véreux et son conseiller en communication (parfait Denis Podalyès) chargé d’éteindre l’affaire de la fraude fiscale ou la réunion de cabinet où le même ministre débat des mesures d’économie montrent, derrière le cynisme absolu de la situation, le monde politique tel qu’il est parfois. Et le cinéaste de souligner : « Ce film, c’est un western, la rencontre de plein de méchants, avec un aspect social en plus. Le danger quand on est politique, c’est de tomber dans le militantisme, j’espère avoir évité cela. Quand je fais du cinéma, je ne fais pas de l’éducation nationale, et encore moins de la politique au sens partisan. »

Avec un univers entre Jean-Pierre Mocky, pour la charge sociale, Albert Dupontel, pour son côté farce noire, voire Bertrand Blier, pour des dialogues ciselés, cette sombre comédie a, malgré quelques scories, le mérite de son originalité et de son ton décapant. Elle vient réveiller un morne mois de novembre !

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