Comme Jean Yanne était un grand provocateur devant l’Éternel, il régla aussi son compte à la communication religieuse, faisant une satire de la radio en se moquant de la religion et faisant donc d’une pierre deux coups. Et tous ses compagnons de délire – de Michel Serrault à Jacques François, patron autocrate, via Marina Vlady, Bernard Blier, Ginette Garcin et Paul Préboist- apportent tous leur petit grain de folie à cette comédie qui en fait pas dans la dentelle.
Il y a quelques morceaux de bravoure dans ce film comme la séquence où Daniel Prévost( affublé du nom de Sylvestre Ringeard) joue les goûteurs à l’antenne au détriment de sa propre santé. Et puis, il y a un florilège de chansons made in Yanne qui brocardent elles-aussi le système sur des musiques de son complice Michel Magne, signant des cantiques à la société de consommation dont le tempo et la mélodie pourraient résonner dans les églises. Quant au discours de démission enregistré par Gerber – « vendre de la merde oui mais sans dire un gros mot »- il pourrait accompagner bien des départs non volontaires aujourd’hui.
Avec le temps, tout ne s’en va pas et tout empire : il suffit de voir comment l’empire Bolloré (détenteur de C8 au demeurant) étend aujourd’hui ses tentacules sur le monde médiatique en imposant ses valeurs et sa loi… En tout cas, le premier film de Jean Yanne est un sacré jeu de massacre. Revigorant en diable !
