Patrimoine
En 1972, Jean Yanne s’inspirait de ses années radiophoniques pour tourner Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, avec une belle brochette de comédiens. Il tirait à boulets rouges sur les dérives commerciales du petit monde des médias. À bien y regarder,( sur C8, le dimanche 31 à 21h05), on mesure que la situation s’est singulièrement aggravée.
C’est l’histoire d’un mec qui paye cher sa liberté sur les ondes. Selon « Radio plus près de Dieu », rien n’est conçu sans Dieu, surtout pas les shampoings, produits de beauté, la vente des disques… Un animateur, Christian Gerber (Jean Yanne) dénonce cette escroquerie à l’antenne, ce qui lui vaut d’être licencié. Il réapparaîtra sur de nouvelles ondes avec « Radio plus près de la Vérité ».
Pour tourner son premier film, sans doute son meilleur, Jean Yanne a puisé dans ses souvenirs de vieux briscards de la radio et des sketches pour signer une chronique au vitriol de médias, saucissonnés par les annonceurs qui tirent, dans l’ombre, les ficelles de la programmation et imposent un politiquement correct pour fourguer leurs produits. Des années plus tard, en 2004; le patron de TF1, Patrick Le Lay fit scandale en disant tout de go ce qui se pratiquait sans tapage : « Ce que nous vendons à Coco-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible » pour les annonces. Jean Yanne le dénonçait déjà dans son film dans une pochade plutôt réussie.

