Patrimoine
Door-to-Door Maniac !, ou Five Minutes to Live : dans ce polar tourné avec un petit budget, Bill Karn offrait en 1961 un rôle inquiétant à souhait à Johnny Cash : celui d’un tueur minable et violent. Un objet cinématographique à revoir.
Door-to-Door Maniac ! est un film de gangsters en forme de thriller. L’histoire est celle de Fred Dorella et Johnny Cabot, deux gars qui braquent une banque. Pendant que Fred s’y rend pour faire un retrait de 70 000 $ Johnny, se faisant passer pour un représentant de commerce, prend la femme du directeur en otage à son domicile. Le téléphone servira de lien entre les deux voleurs pour assurer leur chantage et déclencher (ou non) l’exécution de l’otage.
Avec un budget très réduit et ayant bouclé le tournage en une semaine, Bill Karn signe un récit d’une belle efficacité où le salon de la maison du banquier offre un huit clos surprenant quand l’intérieur bourgeois du banquier pourrait vite tourner en scène de crime. Et contraint les protagonistes à un affrontement dans un cadre réduit.
Johnny Cabot alterne les moments où il campe un chanteur de charme – on n’a pas Johnny Cash sous la main pour rien et son picking à la guitare fait la différence -et ceux où le gangster se montre sous son vrai visage : celui d’un tueur violent, sadique, attiré par le viol… Cheveux noirs gominés, il symbolise l’ange noir face à la maîtresse de maison Nancy Wilson, la blonde Cay Forester. Et les séquences où la fureur du gangster jaillit sont d’un grand réalisme et offrent au film des temps forts et un suspense certain. On le voit notamment dans la séquence où Nancy Wilson poursuit son agresseur un tisonnier à la main et qu’il l’évite comme un toréador ricanant comme dans celle où, au début du film, Cabot se débarrasse de manière expéditive d’une maîtresse « encombrante ».

