Enfant de la balle et de parents chanteurs lyriques, Daniel Auteuil a toujours été baigné par la chanson. Il vient de sauter le pas et d’ajouter, à 71 ans, une corde à son talent avec un album, Si vous m’aviez connu (*) , réalisé par Gaetan Roussel.
Sur le livret de la pochette de Si vous m’aviez connu, Daniel Auteuil explique comment il a découvert Paul-Jean Toulet, dont il met en musique certains textes. Uun jour sur la page de garde d’un livre tombé ouvert, il a été surpris de lire une dédicace de sa mère qui évoquaient « ces merveilleux poèmes de Paul-Jean Toulet à lire quand tu seras grand. » Petit à petit, il a imaginé des musiques sur ces poèmes. Et il ajouter : « Comme Monsieur Jourdain qui faisait de la prose sans le savoir, je faisais des chansons sans le vouloir. » Avec son premier album, il rend hommage à un poète mort à Guéthary en 1920, un brin oublié aujourd’hui, mais qui est resté connu des amateurs pour ses Contrerimes.
Loin d’une chanson rock qu’il interpréta il y a trente-cinq ans ou de la comédie musical Godspell où il débuta à l’orée des années 70, Daniel Auteuil se lance dans le métier de chanteur avec le sérieux qu’on lui connaît et habite de sa voix chaude et grave les poèmes de ses aînés – Toulet bien sûr (avec des beaux textes comme le lapidaire Saïgon) mais aussi Voltaire ( Si vous vouliez que j’aime encore), Alfred de Musset (Lune) – tout en y glissant des textes de sa composition. Avec Si vous m’aviez connu, il signe une chanson de belle facture où il évoque des amours du passé, le souvenir de belles rencontres réelles ou fantasmées. De tous ces rendez-vous manqués qui font écho à La Belle Époque de Nicolas Bedos où il campait un personnage qui revivait la semaine la plus marquante de sa vie.

