La complexité de l’amour. Par le jeu des deux comédiennes, After Love fait bien ressentir toute la profondeur et le mystère des relations amoureuses. Car, in fine, ces deux rivales qui pourraient se haïr finissent par sinon se comprendre, du moins d’accepter. Notamment à travers la figure de ce fils en pleine crise de reconnaissance. À travers la rencontre de ce trio inédit, le film aborde la question du mensonge mais aussi de la façon dont, par amour, on peut passer outre ses convictions profondes. Et, par de courtes séquences – celle où Mary hume l’odeur des chemises de son défunt époux- le cinéaste exprime aussi ce vide laissé par le deuil.
Un casting impeccable. Évoquant subtilement le thème de l’identité à travers le personnage de Mary, Aleem Khan offre à Joann Scanlan, un rôle d’une grande profondeur. Elle vient pour sa prestation de recevoir le Prix d’interprétation féminine au 11e édition du Festival 2 Cinéma de Valenciennes. Ayant embrassé la foi musulmane par amour de son mari – la scène de condoléances est très fine dans une grande économie de mise en scène- Mary nous renvoie une question essentielle à savoir qu’elle est la part profonde de notre personnalité et quelle est notre relation réelle à nos origines. Quand elle croise pour la première fois Geneviève, Joann Scanlan fait passer une infinité d’émotions à travers les variations de son regard. Face à elle, Nathalie Richard, une comédienne pas suffisamment utilisée par le cinéma, est aussi d’une justesse impressionnante, tant son personnage semble vouloir dominer ses émotions, accepter cet amour partagé.
D’une finesse étonnante, After Love est une variation tout à fait originale sur la Carte du Tendre. Et offre une approche religieuse qui est tout, sauf dogmatique et raciste.
