Une journée ordinaire… de guerre

Cinéma- Actualités


NOTTURNO, de Gianfranco Rosi – 1h40

Documentaire

– Sortie : mercredi 22 septembre 2021

Mon avis : 4 sur 5

Le pitch ?

Notturno a été tourné au cours des trois dernières années le long des frontières de l’Irak, du Kurdistan, de la Syrie et du Liban ; tout autour, des signes de violence et de destruction, et au premier plan l’humanité qui se réveille chaque jour d’une nuit qui paraît infinie.

Et alors ?

Grand documentariste (Fuocoammare), Gianfranco Rosi a filmé dans cette zone de frontières où, depuis des lustres, les habitants vivent un enfer dans ce quotidien soumis au destruction de Daech. À l’origine, le cinéaste voulait filmer dans une ambiance nocturne, mais il en est revenu et s’explique : « Au cours de ce voyage (de repérage : NDLR), j’ai rencontré ceux qui vivent dans des zones de guerre : des chiites, des alaouites, des sunnites, des yézidis, des Kurdes. Ils vivent d’un côté ou de l’autre des frontières parce qu’ils y sont nés, ou parce qu’ils ont été obligés de s’y exiler. Ils sont tous victimes de guerres issues de conflits ancestraux et nourries par la convoitise des puissants. J’ai eu la chance d’apercevoir une partie de la vie dans ces zones de front et de vivre une certaine « normalité ». C’est cette vitalité que je voulais saisir, et pour ce faire, il me fallait la lumière du jour. Notturno est un film politique, qui ne prétend pourtant pas faire de la politique. Ce film ne cherche pas à déterminer les causes des conflits ni démêler les innombrables questions religieuses et territoriales en jeu. Je voulais simple- ment rester au plus près des hommes, des femmes et des enfants, dont la lutte métaphorise ce qui m’émeut absolument le plus : la vie des êtres humains. » Sans aucune intervention extérieure d’une quelconque voix-off, le cinéaste parvient à saisir ce quotidien qui est vraiment extra-ordinaire par des séquences qui en disent plus long qu’un discours plein de sensiblerie.

Laisser un commentaire