Dans ce film, tout repose sur la cristallisation lente d’une relation amoureuse atypique. Tout repose aussi sur le duo des deux comédiens qui portent l’histoire et se débattent avec les « petits » soucis du quotidien.

À ce jeu, Grégory Gadebois prouve, une fois de plus, l’étendue de sa palette tant il parvient à exprimer, en peu de mots, par une simple manière de marcher, la timidité d’un homme qui sait qu’il n’a rien d’un jeune premier et qui ne semble pas comprendre le désir qu’il peut faire naître. Il exprime ainsi sa manière de travailler un rôle : « Quand je lis un scénario, je vois une forme, une silhouette, une couleur, mais après c’est scène par scène, au cinéma on ne peut jouer que l’instant, et c’est le montage qui fait tout. La caméra permet l’infiniment petit, alors qu’au théâtre il faut tout amplifier, pour que ça se voie au-delà du vingtième rang ! ». Face à lui, Clothilde Hesme surprend dans le rôle de cette mère qui essaie de se reconstruire après être sortie de prison. Malgré ce qu’elle a vécu, elle conserve une part de fraicheur, « d’enfance » dans le regard. Et sa maladresse quand il s’agit de vendre des poissons à l’étal du port a quelque chose de touchant.

Bien entourés par Evelyne Didi, Patrick Descamps – très solide grand-père qui fait tout pour le bonheur de son petit-fils- ou encore Lola Dueñas, le duo fait merveille dans cette love story moderne et sans aucun pathos.