On pourrait penser que la version cinématographique de ce qui était au départ une pièce de théâtre serait lourdingue et peu cinématographique. Il n’en est rien et Cesc Gay, par des dialogues pétillants, comme par des retournements de situation qui font mouche – il faut voir la tête de Julio devant les propositions des voisins – et par une mise en scène légère, parvient à animer de huit-clos de manière tonique en diable.
Pour le quatuor des comédiens, on imagine la difficulté de conserver un rythme soutenu aux échanges alors qu’ils devaient reprendre la suite d’une scène d’un jour sur l’autre. « On a tourné chronologiquement pour ne pas perdre le rythme de ce que nous faisions. Mais tous, y compris les acteurs, nous avons eu la sensation de faire quelque chose auquel nous n’étions pas habitués. Il est rare que les films se passent en temps en réel » souligne Ces Gay. Pour autant, le quatuor de comédiens parvient à conserver un tonus permanent dans les échanges.
Ironique description de la vie de couples de la bourgeoisie catalane, cette comédie de mœurs est un petit régal de bout en bout. Et ce huit clos cinématographique mérite vraiment le détour.
