Sortie Cinéma
ROUGE, de Farid Bentoumi – 1h26 Avec Zita Hanrot, Sami Bouajila, Céline Sallette
– Sortie : mercredi 11 août 2021 –
Mon avis : 4 sur 5
Le pitch ?
Nour vient d’être embauchée comme infirmière dans l’usine chimique où travaille son père, délégué syndical et pivot de l’entreprise depuis toujours.
Alors que l’usine est en plein contrôle sanitaire, une journaliste mène l’enquête sur la gestion des déchets. Les deux jeunes femmes vont peu à peu découvrir que cette usine, pilier de l’économie locale, cache bien des secrets. Entre mensonges sur les rejets polluants, dossiers médicaux trafiqués ou accidents dissimulés, Nour va devoir choisir : se taire ou trahir son père pour faire éclater la vérité.
Ce qui touche dans ce film ?
Initialement prévu dans le milieu des éboueurs par Farid Bentoumi, mais il n’a pas donné suite au projet car le milieu professionnel de la gestion des déchets est aujourd’hui tellement surveillé qu’il n’y a plus d’affaires liées à la pollution. Et c’est en se documentant que le réalisateur a découvert l’histoire de l’usine de Gardanne qui rejette ses déchets toxiques dans la Méditerranée. Il souligne : « Cela fait plusieurs années que le gouvernement et la préfecture leur demandent d’arrêter de polluer la mer. Mais cette usine, c’est aussi 500 emplois à la clé, ce qui n’est pas rien dans un endroit comme Gardanne déjà marqué par le chômage. Lorsque j’ai vu les photos de cette usine et ses boues rouges, j’ai trouvé ça très frappant en termes cinématographiques. J’ai transposé mon histoire dans ce type d’usine qui existe aussi ailleurs dans le monde. »
De manière très fine, le cinéaste montre bien comment le patron, un brin paternaliste – l’excellent Olivier Gourmet – gère de manière plutôt humaine (du moins en apparence son entreprise) et sait entretenir des relations cordiales et démagogiques avec le délégué syndical. Comme il montre bien comment le père, campé avec la finesse qu’on lui connaît par Sami Bouajila, est prêt à s’engager sur tous les plans – y compris en collant des affiches pour un candidat écologiste – pour sauver sa boîte, malgré les éléments accablants apportés par la journaliste d’investigation obstinée, campée avec l’énergie qu’on lui connaît, par Céline Sallette.

