Le point de départ du scénario était audacieux avec la description de ces pulsions sexuelles dans un milieu ouvrier et la mise en scène, audacieuse et stylisée avait de quoi toucher un public qui dépasse les frontières de tout communautarisme. Avec, en prime, des comédiens très justes comme Leandro Faria Lelo, dont le visage, le regard expriment plus qu’un long discours et exprime toutes les variations du désir dans un milieu où le coming out n’est pas le plus aisé.
Malheureusement, le scénario de Daniel Nolasco manque de profondeurs pour nous renvoyer à l’univers d’un Genet ou du Fassbinder de Querelle, en 1982. Alors, les séquences de sexe peuvent paraître bien longues et répétitives – tout comme certains plans symboliques (les poignées de moto notamment) – et surtout prétexte à « choquer » un public qui n’est pas militant de la cause. Formellement, le film est beau. Audacieux aussi. Dire qu’il est passionnant est une autre affaire.
