Dans la tête d’une championne…

En tournant seize jours à Montréal et quatre à Tokyo, Pascal Plante réussit à filmer la ville comme n’importe qu’elle autre cité sans tomber dans les clichés. Il est vrai, il n’y a rien de plus anonyme et fonctionnel qu’un village olympique. Utilisant le plan-séquence pour la course olympique ce qui montre bien l’effort physique constant pour réaliser une performance, le réalisateur nous fait vivre au plus près ces instants où le sportif lâche tout.

Mais, l’intérêt du film, c’est aussi de montrer les coulisses de la compétition, les confessions entre membres de la même équipe, les soirées où l’on se lâche un peu, beaucoup et les interviews où il faut encore se protéger de questions qui peuvent être indiscrètes. Nadia tient notamment un discours sur l’égoïsme du sportif, ce qui créé une tension au sein de l’équipe.

Enfin, en faisant tourner des nageuses professionnelles – tout autre choix aurait rendu la course nettement moins crédible- Pascal Plante a eu la main heureuse car Katerine Savard, qui incarne Nadia, est absolument étonnante. « Au Québec, raconte-t-il, tout le monde sait qui est Katerine Savard. C’est un peu notre Laure Manaudou. Ariane Mainville, qui joue Marie-Pierre, est la meilleure amie de Katerine, leur alchimie à l’image était tellement naturelle. Toutes les deux n’avaient jamais fait de cinéma, ça les rassurait beaucoup de jouer ensemble. »

Avec une mise en scène discrète, le cinéaste parvient parfaitement à nous faire partager le spleen de la championne qui va, soudain, basculer dans une autre vie, vers une certaine normalité. Et qui éprouve malgré tout une espèce de honte quand elle se lâche le temps d’une soirée arrosée.

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