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POUR L’ÉTERNITÉ, de Roy Anderson – 1h16 Avec Martin Serner, Tatiana Delaunay, Anders Hellström

– Sortie : mercredi 4 août 2021 –

Mon avis : 4 sur 5

Le pitch ?

Pour l’éternité est une errance onirique, dans laquelle des petits moments sans conséquence prennent la même importance que les événements historiques : on y rencontre un dentiste, un père et sa fille sous la pluie, un homme dans un bus, un couple dans un café, des jeunes qui dansent, Hitler ou encore l’armée de Sibérie… Une réflexion sous forme de kaléidoscope sur la vie humaine dans toute sa beauté et sa cruauté, sa splendeur et sa banalité.

Ce qui touche dans ce film ?

Il faut aimer une bonne dose de rêve et de surréalisme, goûter à un certain sens du non sens et de l’absurdité pour plonger sans hésiter dans cette étrange histoire, filmée au demeurant avec un sens très sûr de la mise en scène. Avec Roy Anderson, tous les moyens sont bons en effet pour dire la guerre, le désespoir, la fin des religions mais aussi la foi en la jeunesse du monde. « Le thème principal de mon travail est la vulnérabilité des êtres humains. Et je pense que c’est un acte plein d’espoir que de créer quelque chose qui montre la vulnérabilité. Parce que si vous êtes conscient de la vulnérabilité de l’existence, vous pouvez devenir respectueux et attentif à ce que vous avez« , souligne le cinéaste.

Avec un sens très pictural du cadre – la séquence très buñuellienne du presbytère où le prêtre boit le vin de messe avant d’aller assurer la communion fait écho à la vision de l’atelier de l’artiste de la Renaissance – le cinéaste nous convie dans un récit où l’apocalypse est à hauteur d’hommes (la séquence de l’exécution est très symbolique à cet égard) comme si le cinéaste voulait prendre date et nous avertir du pire.