
Diffusé en clair sur Canal +, le gala qui clôture la 74e édition du festival de Cannes vient clore une festivité qui restera dans les esprits par la richesse de sa programmation après ces mois de confinement et de désert culturel. À la tête d’un jury doté de personnalités fort différentes, le président Spike Lee aura marqué de sa présence (et de ses tenues) les délibérations. Le palmarès est à son image.
Spike Lee, premier président « black » du jury, avait annoncé la couleur : « J’ai promis aux gens du jury que je ne serai pas un dictateur, que je serai démocratique… mais jusqu’à un certain point, puisque si le jury est partagé à quatre contre quatre, c’est moi qui décide ! On va se marrer ! » Voilà le verdict au fil de l’annonce des prix.
19h10 : La classique montée des Marches où, quand les équipes d’un film surgissent au complet, on pense qu’il y a du prix dans l’air.
19h40 : Après la montée des marches de l’équipe du nouveau OSS 117, Dora Tillier, vêtue de rose, attaque la soirée de remise d’un : « Commencer par la fin. Beaucoup de choses ont une fin… (…) Commencer par la fin, c’est aussi avoir conscience de ce que l’on a vécu. »
Palme d’or du court métrage : Tang Yi, Tous les corbeaux du monde. C’est le deuxième court métrage de la réalisatrice.
Caméra d’or ((meilleur premier film toutes sélections confondues) : Mélanie Thierry, dont c’était l’anniversaire ce jour, parle d’un « tourbillon cinématographique » vécu durant deux semaines. Et la gagnante est Antoneta Alamat KusijanoviĆ pour Murina. L’histoire ? Julija, une adolescente fougueuse, et Ante, son père autoritaire, vivent une existence tranquille mais isolée sur une île Croate. Alors qu’Ante tente de négocier un accord qui changera peut-être leur vie, la visite d’un vieil ami de la famille fait émerger des tensions.
20h00– Palme d’or d’honneur : Marco Bellochio. « Je suis très heureux que vous ayez rappelé la mémoire de Michel Piccoli, un très grand acteur. » Il a ensuite souligné l’importance du « courage » dans la vie d’artiste.
20h10 – Prix d’interprétation masculine : Caleb Landry Jones pour Nitram. Il y campe un jeune homme marginal.
20h20 : Prix du Jury ex aequo : Le Genou d’Ahmed, de Navad Lapid (sortie : 15 septembre prochain) . Le pitch ? Y., cinéaste israélien, arrive dans un village reculé au bout du désert pour la projection de l’un de ses films. Il y rencontre Yahalom, une fonctionnaire du ministère de la culture, et se jette désespérément dans deux combats perdus : l’un contre la mort de la liberté dans son pays, l’autre contre la mort de sa mère.
Autre promu: Memoria d’Apichatpong Weerasethakul, qui fut palme d’or en 201O. Un voyage sensoriel au cœur de la Colombie à découvrir le 15 septembre prochain en salles.
Prix d’interprétation féminine : Renate Reinsve dans Julie (en 12 chapitres), de Joachim Trier.
Le pitch ? Julie, bientôt 30 ans, n’arrive pas à se fixer dans la vie. Alors qu’elle pense avoir trouvé une certaine stabilité auprès d’Aksel, 45 ans, auteur à succès, elle rencontre le jeune et séduisant Eivind.
Prix du scénario : Drive my Car de Ryûsuke Hamaguchi, d’après une nouvelle d’Haruki Murakami. Le pitch ? Alors qu’il n’arrive toujours pas à se remettre d’un drame personnel, Yusuke Kafuku, acteur et metteur en scène de théâtre, accepte de monter Oncle Vania dans un festival, à Hiroshima. Il y fait la connaissance de Misaki, une jeune femme réservée qu’on lui a assignée comme chauffeure. Le film sortira le 18 août en salles.
Prix de la mise en scène : Léos Carax pour Annette. Le cinéaste reçoit pour la première fois un prix à Cannes.
20h40 : Le Grand Prix ex-aequo. Oliver Stone l’a remis en disant que ce prix était le « jumeau du lauréat« .
Asghar Farhadi pour Un héros (qui sort le 22 décembre prochain). L’histoire ? Rahim est en prison à cause d’une dette qu’il n’a pas pu rembourser. Lors d’une permission de deux jours, il tente de convaincre son créancier de retirer sa plainte contre le versement d’une partie de la somme. Mais les choses ne se passent pas comme prévu…
Juho Kuosmanen pour Compartiment n°6 . L’histoire ? Une jeune finlandaise prend un train à Moscou pour se rendre sur un site archéologique en mer arctique. Elle est contrainte de partager son compartiment avec un inconnu. Cette cohabitation et d’improbables rencontres vont peu à peu rapprocher ces deux êtres que tout oppose.
20h50. La Palme d’or : Titane, de Julia Ducournau. Un prix remis par Sharon Stone, « la plus belle nouvelle quand on est cinéaste. »

Le pitch ? Après une série de crimes inexpliqués, un père retrouve son fils disparu depuis dix ans (le film est déjà en salles). Le film avait provoqué bien des débats après sa projection. Le public lui fait ce soir une ovation. « C’est grâce à vous que cette soirée a été incroyable », a dit la réalisatrice à destination de Spike Lee.







