Casting insolite pour une ancienne Palme d’or

Cannes 2021


Palme d’Or en 2010 pour Oncle Boommee, celui qui se souvient de ses vies antérieures, le réalisateur thaïlandais Apichatpong Weerasethakul est de retour avec Memoria.

L’univers toujours singulier de l’artiste thaïlandais.

Cap sur la Colombie avec Memoria, le nouveau film de Apichatpong Weerasethakul, qui présente comme une plongée dans la mémoire collective et la mémoire individuelle, confronte le passé et le présent pour créer du fantastique au cœur du réel. Le pitch ? Une cultivatrice d’orchidées se rend à Bogota pour rendre visite à sa sœur malade. Elle se lie d’amitié avec une archéologue française qui doit surveiller le chantier de construction d’un tunnel dans la montagne andine. Une fois là-bas, elle sera tenue en éveil toutes les nuits par des bruits étranges et de plus en plus forts.

Tourné en anglais et en espagnol, le film met donc en présence des personnages venus d’ailleurs, une Écossaise (écrit sur mesure pour Tilda Swinton), une Française (Jeanne Balibar), et des personnages du cru dont un musicien (Elkin Diaz & Juan Pablo Urrego). Le casting inclut enfin l’acteur mexicain Daniel Gimenez Cacho. Évoquant la Colombie, le cinéaste avoue sa fascination : « Ici, j’ai joué le rôle d’un fantôme à la dérive, absorbant les mouvements, les lumières et les sons ».

Apichatpong Weerasethakul, également artiste plasticien et vidéaste, est aussi à l’honneur à Villeurbanne où il présente une monographie en forme d’installations vidéo sous le titre Periphery of the Night. Une exposition où il convie le visiteur à plonger à sa suite comme dans un rêve. Dès la première salle, le ton est par exemple donné avec une dominante de lumière rouge, une couleur qui fut longtemps traquée par le gouvernement thaïlandais qui se battait contre les communistes à la fin des années 50 et qui est devenue l’emblème d’une jeunesse qui s’oppose au pouvoir. Fasciné par la nuit et les feux d’artifice, le cinéaste propose ainsi un labyrinthe onirique avec le guidage des sons des installations. Une double activité pour cet artiste tout terrain.

Jusqu’au dimanche 28 novembre à l’IAC, Villeurbanne. Fermeture estivale du 2 au 24 août. Du mercredi au vendredi de 14 h à 18 h, le week-end de 13 h à 19 h. De 4 à 6 €.

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