Chagrins de filles

Un trio de choc. Yamina Benguigui a su admirablement puiser dans le passé des trois comédiennes et des autres figures et seconds rôles pour nourrir son histoire. Elle raconte : « Elles se sont investies au-delà de cet engagement, elles m’ont fait confiance et se sont laissées guider. Il était important pour moi que plusieurs générations de femmes issues de l’immigration algérienne cohabitent : Isabelle Adjani, Rachida Brakniet moi-même sommes de la première génération, Maïwenn et Faïza Guene de la deuxième et Hafsia Herzi de la troisième. »

Jouant sur plusieurs registres – la mise en abime du récit familial par le truchement de la pièce de Zorah dont le thème remue ses proches – Sœurs est une œuvre forte, parfois ponctuée de moments d’humour (la scène des bigoudis) qui porte aussi un regard critique sur les pères fondateurs de l’Algérie et la scène finale -ouverte- en dit long sans grand discours. Le film est aussi un portrait magnifique de Leïla, la mère courage, campée avec une force étonnante par Fettouma Bouamari. Un film fort.

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