Cinéma
SŒURS, de Yamina Benguigui – 1H35 Avec Isabelle Adjani, Rachida Brakni, Maïwenn
Sortie : mercredi 30 juin 2021
Mon avis 4 sur 5
Le pitch ?
Depuis trente ans, trois sœurs franco-algériennes, Zorah, Nohra et Djamila vivent dans l’espoir de retrouver leur frère Rheda, enlevé par leur père et caché en Algérie. Alors qu’elles apprennent que ce père est mourant, elles décident de partir toutes les trois le retrouver en Algérie dans l’espoir qu’il leur révèle où est leur frère. Commence alors pour Zorah et ses sœurs une course contre la montre dans une Algérie où se lève le vent de la révolution.
3 raisons d’y aller ?
Une histoire de famille émouvante. En faisant se croiser le destin de trois sœurs issus de l’immigration et qui ont « réussi » en France, Yamina Benguigui fait un beau portrait de femmes car, outre les sœurs, il y a aussi celui de la mère, restée d’une dignité totale malgré les coups de la vie ou celui de la petite fille. « Le film est en partie autobiographique, j’ai beaucoup puisé dans mes souvenirs pour construire ces personnages. Zorah, Djamila, Norah sont des femmes actives, indépendantes, au mode de vie urbain, mais qui, soudainement confrontées au drame, vont être happées par leur passé qui va les confronter à leur « algérianité » et à la loi du groupe » raconte la réalisatrice.
Un zoom sur l’immigration. De façon très fine, la cinéaste montre comment, même parvenues à une certaine position sociale, les sœurs doivent faire « avec » leurs origines. Ainsi, maire de sa ville, Djamila (campée par Rachida Brakni) semble toujours devoir se « défendre » de ses racines algériennes dans le contexte politique si lourd du moment. Et la montée d’une intolérance des plus stupides. À travers différentes séquences, le film montre subtilement comment ces trois femmes sont installés dans un univers qui n’est ni vraiment la France, ni vraiment l’Algérie. Et, à leur retour à Alger, on leur fait sentir aussi qu’elles sont d’ailleurs.


