Gérard Lanvin : profession chanteur

Musique


On connaissait l’acteur, la gueule du cinéma français. Avec Ici-bas, Gérard Lanvin passe à la chanson. En compagnie de son guitariste de fils, Manu Lanvin, il signe un premier album où il reste fidèle à ses convictions. Et livre quelques colères.

Porté par un violon et une trompette, avec parfois des accents latinos, Appel à l’aide, le deuxième titre de l’album résume bien l’atmosphère du premier disque de Gérard Lanvin : évoquant avec émotion les violences conjugales, l’acteur-chanteur signe des textes engagées sur un blues-rock des familles. Avec, au détour d’un sillon, la présence d’invités de marque : Abd Al Malik très en voix sur Ici-bas ou encore Johnny Gallagher dont l’organe sait faire la différence (Entre le dire et le faire).

Fidèle à sa personnalité, Lanvin n’a pas voulu faire un simple coup musical mais, il a mis à profit le confinement pour mitonner un album, un vrai, dont l’écriture lorgne parfois vers Renaud, le copain de ses débuts. Car Lanvin n’est pas juste passé à la chanson pour passer le temps de ces mois confinés et où la peur tenait lieu de simple communication politique.

Lanvin sait passer du sérieux à l’ironie. La preuve avec ce Entre le dire et le faire, où il raille certains premiers de cordée de l’État français et qui en prennent pour leur grade : « puissance mondiale en talonnette » pour Sarkozy; « Puis il y a eu l’autre au regard ahuri/ qu’a pas mis longtemps à s’app’ler Flamby » pour Hollande, sans oublier ce président au « sourire d’enfumeur. » Et quand il évoque l’au-delà en partant d’ici-bas, il remet les croyances à la bonne heure « On n’est jamais en Paix/ Quand on tolère pas. »

Porté par une mise en ondes blues-rock de belle facture signée Manu Lanvin, Gérard Lanvin donne joliment de la voix même si tous les textes ne sont pas d’une totale originalité. Une chose est sûre : on ne peut douter de la sincérité de Lanvin et de son engagement dans pareil exercice.

Laisser un commentaire