Cinéma

SEIZE PRINTEMPS, de Suzanne Lindon – 1h14
Avec Suzanne Lindon, Arnaud Valois, Florence Viala et Frédéric Pierrot
– Sortie : mercredi 16 juin 2021 –
Mon avis : 2 sur 5
Le pitch ?
Suzanne a seize ans. Elle s’ennuie avec les gens de son âge. Tous les jours pour aller au lycée, elle passe devant un théâtre. Elle y rencontre un homme plus vieux qu’elle qui devient son obsession. Grâce à leur différence d’âge, ils pensent ne plus s’ennuyer ensemble et tombent amoureux. Mais Suzanne sent qu’elle risque de passer à côté de sa vie, celle de ses seize ans qu’elle avait tant de mal à vivre comme les autres.
Ce qui touche dans ce film ?
Suzanne Lindon a pris un risque certain en s’engageant dans une voie où ses parents brillent. Mais, en artiste consciencieuse des enjeux, elle a pris un parti ambitieux : celui d’écrire et de tourner son premier film et dans lequel, en prime, elle joue. Elle souligne : « Jouer était la chose dont j’étais la plus sûre car c’était la raison d’être de ce film. Et Seize Printemps me conforte dans l’idée d’être actrice. Je cherchais ma légitimité comme comédienne et si j’ai adoré mettre en scène, j’ai aussi découvert que le moment où je m’abandonnais et m’amusais le plus était celui où je jouais ».
Une telle lucidité fait honneur à cette jeune artiste qui raconte une tranche de vie aux accents « rohmériens » : elle y dévoile par petites touches les premiers élans amoureux avec une grande pudeur en campant cette jeune fille dont la mélancolie teinte l’existence. Jouant sur des ellipses et des silences, Suzanne Lindon signe une œuvre à rebrousse-poil d’une époque de communication sans fin et de confessions impudiques sur les réseaux sociaux à l’ère du selfie comme raison de paraître.
