Et pourtant, Jodie Foster parvient à préserver sa liberté et son talent. En 1988, elle passe pour la première fois derrière la caméra pour tourner son premier film, Histoire de l’autre monde. Cette année-là, elle réussit à convaincre Jonathan Kaplan de lui donner le premier rôle dans Les Accusés, celui d’une femme victime d’un viol. Le réalisateur a eu raison de vaincre ses réticences : le film rapporte à Jodie son premier Oscar. Elle en recevra un autre pour Le Silence des Agneaux en 1991 où elle campe une brillante femme flic. Le film déclenche une polémique malsaine quand des militants LGBT reproche à l’actrice de ne pas révéler sa propre homosexualité alors qu’ils jugent négatives l’image qui est faite des homosexuels dans cet opus. Mais Jodie Foster n’est pas du genre à succomber à la pression voulue par certains : si elle fait son coming out, c’est vingt ans plus tard lors des Golden Globes.
Au fil des ans, Jodie Foster – qui parle un français si parfait qu’elle se double elle-même dans la plupart de ses films – s’est ainsi imposée comme actrice, réalisatrice et productrice courageuse et respectée. Star sans être une familière des confidences. Elle n’a d’ailleurs pas voulu témoigner dans ce documentaire. Une femme qui a su préserver sa liberté dans le système. Aussi bien pionnière que visionnaire…
