Se jouant de plusieurs genres – le road movie avec la documentariste allemande mystérieuse qui suit ce Palestien plutôt extraverti et qui n’hésite pas à provoquer – au thriller, avec le passage des checkpoints, sans oublier la comédie familiale voire une forme de mélodrame, Ameen Nayfeh signe un film puissant et émouvant, sans pour autant sombrer dans le pathos gratuit. Le tout étant parfois traversé de moments poétiques comme les séquences de chantier où la vie semble reprendre ses droits ou celui sur la terrasse familiale de nuit.
Enfin, il y a un casting magnifique, Ali Suliman en tête qui joue avec une force étonnante ce père prêt à tout endurer, tout tenter pour parvenir au chevet de son fils hospitalisé (on se souvient de lui dans le remarquable Paradise Now en 2004 ou dans L’Attentat en 2012 sans oublier les films de Elia Suleiman…). Et comme tous les autres comédiens jouent au diapason…
Un film qu’il faut courir voir et qui, sous le couvert d’un simple road movie, fait passer bien des informations sur le quotidien en Israël et les atteintes permanentes à la liberté.
