Loin des rumeurs de guerre

Cinéma

L’ARBRE (DRVO), de André Gil Mata Avec Petar Fradelić, Filip Zivanović

La vie n’est pas un long fleuve tranquille quand résonnent les bruits de la guerre…

Sortie : mercredi 26 mai 2021

Mon avis : 4 sur 5

Le pitch ?

Dans une atmosphère qui rassure, où seuls les éclairs et le bruit des détonations témoignent de la présence lointaine d’une guerre, un vieil homme imperturbable traverse un paysage hivernal. Il porte sur ses épaules son « pilori » de bois, lui servant à transporter de l’eau. Sur son chemin, il aperçoit un enfant près d’un feu, sous un arbre, sur une berge ; sur une berge, sous un arbre, un enfant qui fuit la peur de la guerre rencontre un vieil homme. C’est sur ce tapis de neige, à l’abri de l’arbre, que les temporalités se croisent, que les souvenirs ressurgissent et que la peur est partagée, avec pour seul réconfort la chaleur humaine.

Ce qui touche dans le film ?

Les voix du silence. A l’heure où notre monde est de plus en plus bavard, André Gil Mata a choisi le silence – des séquences entières de son film semblent presque muette – mais, pareil silence est habité. Car, lorsque surgissent les bruits de la guerre – une explosion, la voix de troupes – c’est pour nous rappeler que les deux personnages du film évoluent dans un pays en guerre.

Un regard sur la guerre. Avec une caméra qui prend son temps, capte le moindre détail de la réalité, la moindre fissure, André Gil Mata porte un regard très original sur la guerre. Ayant étudié à Sarajevo, ville martyre s’il en fut, il a imaginé ce scénario : l’histoire d’un homme ayant vécu, au cours de son existence, deux guerres dans cette ville. Il explique : « Une des images les plus fortes que j’ai vues était celle des enfants qui allaient chercher de l’eau sous le feu des snipers. L’idée est venue de cette image, quelqu’un qui ne croit plus en l’humanité mais dans un état d’esprit de survie quotidien, se réveille tous les jours et fait ce qu’il doit faire. Les gens qui font face à des moments aussi difficiles se rapprochent. Je pensais au petit rôle de ce type dans la société, ramasser les bocaux et les remplir d’eau pour ses voisins devient un devoir commun. »

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