Une figure attachante de la Gauche

TÉLÉVISION

HENRI WEBER, LE ROUGE ET LA ROSE, de Patrick Rotman et Fabienne Servan-Schreiber – 55 minutes- Documentaire

Henri Weber : une certaine idée de l’engagement et du combat idéologique

Diffusion sur France 5, dimanche 9 à 22h30

3 sur 4

Juif polonais né dans un goulag devenu leader en Mai 68 et figure de l’extrême gauche avant de devenir sénateur socialiste et député européen, Henri Weber, emporté par la Covid-19 en avril 2020, était le symbole d’une génération bercée par le rêve du Grand Soir. Une génération qui est passé du combat des barricades à celui des idées dans l’espoir de voir naître un monde meilleur.

Dans ce documentaire bienveillant et frappé du sceau de l’amitié, Patrick Rotman et Fabienne Servan-Schreiber (productrice et dernière épouse de Henri Weber) signe un portrait touchant – et souvent marqué d’un humour féroce – d’un homme qui apparaît dans toute sa dimension charismatique, et avec ses blessures, notamment la perte de plusieurs enfants.

Nourri de philosophie et d’engagements multiples, cet homme passa de la gauche révolutionnaire – on le voit longtemps au côté de son ami Alain Krivine- à une gauche réformiste, proche de Laurent Fabius avec lequel on le voit faire des parties acharnées de ping-pong au pavillon de la Lanterne, propriété de villégiature pour Premier ministre.

Mêlant images d’archives, interviews, commentaires issus de son autobiographie, ce documentaire de facture classique fait revivre de façon très vivante la parenthèse révolutionnaire de mai 68 avec son atmosphère de « félicité intense » pour reprendre les propos de Henri Weber. Et c’est sans doute dans cette partie-là que le documentaire offre sa dimension la plus intéressante.

Un film sur le drôle d’un parcours d’un personnage politique attachant, amoureux de rencontres et des grandes tablées, qui n’a pas suivi les conseils de son père : celui-ci lui conseillait l’horlogerie et un vrai métier manuel car « même dans une guerre mondiale, on a besoin de l’heure exacte. » Indéniablement, il y a une dimension romanesque chez ce sénateur pas vraiment rangé des révoltes, même à l’automne de sa vie.

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