Télévision
THE GUILTY, de Gustav Möller – 1h30
Avec Jakob Cedergren
– Sortie : 2018 –
Diffusion : sur Arte, le mercredi 28 à 20h55
Pour un premier film, c’est un coup de maître, tant Gustav Möller, réalisateur danois, a su distiller un suspense haletant en diable dans un banal huit clos. L’histoire de The Guilty ? Une femme, victime d’un kidnapping, contacte les urgences de la police. La ligne est coupée brutalement. Pour la retrouver, le policier qui a reçu l’appel ne peut compter que sur son intuition, son imagination et son téléphone.
Avec un simple coup de fil, mais riche de nombreux rebondissements, le cinéaste construit un film qui tient en haleine de bout en bout le spectateur. Une histoire qui lui fut inspirée par l’appel au 112 d’une femme kidnappée et dont il avait été témoin Assise dans une voiture au côté de son ravisseur, cette femme devait parler dans un langage codé. Rien que par le son de sa voix, Gustav Möller pouvait se faire une idée de la situation comme il le raconte : « J’ai compris que chaque personne écoutant cet enregistrement verrait des images différentes : une femme différente, un kidnappeur différent, etc… C’est là que je me suis dit : et si on utilisait cette idée d’images mentales dans un film ? Au cinéma, on peut créer tout un univers à l’intérieur d’une seule pièce.«
Loin d’un cinéma d’action ou de thriller qui misent sur le spectaculaire, une bande-son tonitruante, le réalisateur privilégie une mise en scène austère où le suspense repose sur le talent d’un comédien, prisonnier d’un huit clos oppressant en diable. Pour nourrir son imaginaire, il a visionné des films qui reposaient sur le même système, notamment Un après-midi de chien et 12 hommes en colère. Il soulignait à la sortie du film : « J’ai été impressionné par la façon dont Sidney Lumet utilise la météo. On a chaud pendant tout le film. Nous, nous avons choisi la pluie. Le bruit de la pluie est l’un des meilleurs sons qui soient pour créer une sensation. Il suffit de l’entendre pour avoir l’impression d’y être. Nous avons différents types de pluie dans le film. Au début elle est agressive, avec une pluie qui frappe fort et des essuie-glaces ».
Tourné de façon chronologique sur treize jours avec trois caméras, The Guilty tient aussi sur les épaules d’un acteur absolument époustouflant, Jakob Cedergren, dont les yeux font passer mille émotions. « Jakob intensifie cette idée que chaque spectateur est libre d’apporter ses propres images à l’histoire, il représente une sorte de portail pour ça. Nous l’avons choisi très tôt dans le développement du film, il a pu contribuer à l’écriture du scénario en apportant ses propres idées » note Gustav Möller.
D’un réalisme total, The Guilty est un film dont l’atmosphère vous hante longtemps…


