Natalie Portman, Jackie plus vraie que nature

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Natalie-Jackie

JACKIE, de Pablo Larrain – 1h40

Avec Natalie Portman, Peter Sarsgaard, Greta Gerwid

– Sortie : 2016 –

Diffusion : sur Arte, dimanche 25, 20h55

Le cinéma américain cultive l’art du biopic et des reconstitutions minutieuses qui permettent à des artistes de relever des défis mimétiques. Avec Jackie, Natalie Portman se lançait dans ce type d’aventure. Pour son premier film américain, le cinéaste chilien Pablo Larrain (No, Neruda) a choisi un scénario centré sur un moment clé dans la vie de Jackie Kennedy. Nous sommes le 22 Novembre 1963 : John F. Kennedy, 35ème président des États-Unis, vient d’être assassiné à Dallas. Confrontée à la violence de son deuil, sa veuve, Jacqueline Bouvier Kennedy, First Lady admirée pour son élégance et sa culture, tente d’en surmonter le traumatisme, décidée à mettre en lumière l’héritage politique du président et à célébrer l’homme qu’il fut.

Il s’agit donc d’un biopic d’un genre particulier car, centré sur une courte période de la vie de la veuve de Kennedy avec des allers-retours permanents entre l’avant-assassinat, le meurtre et ce qui s’est passé ensuite. Au départ, c’était Darren Aronofsky qui devait tourner le film avec Rachel Weisz dans le rôle-titre. S’il est resté producteur de l’opus, c’est Natalie Portman qui campe fidèlement cette femme qui tente de rester debout et se montre très en avance dans la manière d’utiliser les médias, notamment la télévision. Le film montre bien comment Jackie Kennedy a tout fait pour médiatiser la vie du couple présidentiel avant le drame et faire souffler un vent nouveau sur la présidence américaine.

Indéniablement, Natalie Portman signe une composition impeccable, même si elle n’a pas du tout la taille de la Première dame, dans cette reconstitution au réalisme minutieux et dans laquelle, selon Pablo Larrain, 30 % des images seraient des premières prises ! Dans les séquences qui suivent l’attentat, dans son petit tailleur rose portant encore des traces de sang, Natalie Portman parvient à exprimer aussi bien l’abattement profond que la volonté de ne pas baisser la garde et de tenir le coup jusqu’au bout.

Pour la petite histoire, si une bonne partie du film a été tournée à Paris, notamment à la Cité du cinéma à Saint-Denis, les séquences de la procession funéraire de JFK ont été tournées dans le centre de Washington, D.C. Enfin, dans un second rôle, on retrouve John Hurt dans le personnage du prêtre auquel Jackie se confie. Déjà malade, ce sera un des derniers films de ce comédien toujours inspiré dans son jeu.

Au delà d’un deuil impossible, ce biopic singulier évoque avec brio la force de l’image – sans doute une nouvelle ère dans la vie politique- et la fragilité du pouvoir. Sa solitude aussi.

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