C’est le temps des amis…

– TV –

MES MEILLEURS COPAINS, de Jean-Marie Poiré – 1h50

Avec Gérard Lanvin, Christian Clavier, Jean-Pierre Bacri, Jean-Pierre Darroussin et Louise Portal.

– Sortie : 1988 –

Diffusion : sur Ciné+ Famiz, le jeudi 22 à 20h50

Avec cette comédie, Jean-Marie Poiré raconte une histoire centrée autour du thème de l’amitié et des rêves de jeunesse. Son film raconte les retrouvailles de quelques amis de jeunesse. Approchant de la quarantaine, ils se retrouvent à l’occasion de la venue à Paris d’une rock star québécoise, Bernadette Legranbois, qu’ils ont connue durant leur jeunesse. C’est l’occasion pour Jean-Michel, Richard, Guido, Antoine et Dany de régler quelques vieux comptes et de faire un bilan mi-doux, mi-amer de ce qui reste de leurs rêves d’adolescents.

Si le film est passé un peu inaperçu à sa sortie, il a, avec les années, connu une notoriété certaine (et justifiée) tant Jean-Marie Poiré – qui a coécrit ce film avec Christian Clavier – est parvenu à évoquer justement ce temps des copains, de certaines rengaines et de reniements en puisant dans des souvenirs personnels. Le réalisateur a raconté après coup : « C’est un film que j’aime beaucoup, mais je crois que le public n’attendait pas ça. Peut-être que si j’avais signé d’un autre nom ça aurait marché… Mais je m’en suis rendu compte, car comme le film ne marchait pas j’étais allé dans une salle de banlieue et j’ai vu le public arriver en se frottant les mains et se disant « on va voir des conneries » mais il n’y avait pas assez de gags, c’était trop intellectuel. Le film a failli me faire arrêter le cinéma, je me suis recyclé dans le théâtre et la publicité. »

Anciens hippies rangés des voitures, les potes du film sont à l’heure des remises en question, de la confession de certains reniements. Le tout en reconstituant avec une grande minuties l’atmosphère des années 60/70 : il est vrai, Jean-Marie Poiré a fouillé dans toute sa maison pour retrouver le moindre document pouvant nourrir son film.

Au bon vieux temps des hippies

Ce film, sans doute le plus personnel du cinéaste, est servi par une bande de comédiens qui jouent tous à l’unisson. En indécrottable hippie, Jean-Pierre Darroussin fait un numéro désopilant dans le rôle de ce quadragénaire qui parle à la vitesse d’un escargot et semble en permanence en décalage. Incapable d’avouer ses choix sexuels à ses vieux copains, Jean-Pierre Bacri affichait déjà le ton bougon et les répliques à l’emporte pièce qui sont devenus sa marque de fabrique. Et l’irruption de la rock-star, joué avec flamme par Louise Portal, va finir par mettre un joyeux bazar dans la vie de ces amis un brin rangé de la fumette.

Scènes cultes – quand Darroussin raconte par exemple comment il s’est fait tirer la camionnette sur l’autoroute – et répliques qui ne le sont pas moins : Mes Meilleurs copains fait partie de ces comédies que l’on revoit sans jamais se lasser. Et qui nous font revisiter toute l’atmosphère d’une époque avec une vraie tendresse.

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