ESCAPE FROM PRETORIA, de Francis Annan – 1h50
Avec Daniel Radcliffe, Daniel Webber, Ian Hart
Sortie : 2020
Diffusion : sur Canal +, mercredi 14, 21h10
Inspiré du livre autobiographique de Tim Jenkin, ce film n’est pas sorti dans les salles françaises. Il retrace l’histoire vraie de l’incarcération et de l’évasion de deux activistes anti-Apartheid, Tim Jenkin et Stephen Lee, en Afrique du Sud en 1978. Incarcérés dans la prison de sécurité maximale de Pretoria, ils décident d’envoyer un message clair au gouvernement et de s’échapper. Une grande évasion préparée avec soin par ces militants qui se transforment en artisan rusé.
Francis Annan décrit minutieusement le quotidien dans la prison de Pretoria, réservée aux détenus politiques blancs alors que ceux de l’ANC – notamment Nelson Mandela – étaient enfermés à Robben Island, au large du Cap. Le principal mérite du film est de rappeler une histoire un peu oubliée : celle des Blancs qui ont défendu la cause noire en Afrique du Sud, sous l’emprise de l’apartheid.
Avec minutie, le réalisateur décrit la manière dont, tel des fourmis besogneuses, les prisonniers, qui jouent la docilité, font preuve d’ingéniosité pour concevoir des clés en bois dans l’atelier de menuiserie, au nez et à la barbe de leurs geôliers. Et, quand ils vérifient que lesdites clés fonctionnent par des virées nocturnes, le réalisateur sait distiller un suspense bien tempéré dans une ambiance de clair-obscur. Tous les coups sont permis chez les détenus pour se jouer de la moindre faille d’un régime autoritaire, dont on perçoit la violence en découvrant le comportement des gradés et autres matons de la prison. Avec sur le mur de ronde, un surveillant dont la réputation est d’adorer faire des cartons sur les révoltés.
Les comédiens assurent leur partition avec conviction – et les ressemblances physiques avec les vrais acteurs de l’évasion sont frappantes – même si Daniel Radcliffe ne fait pas toujours dans la sobriété, ni dans la variété des expressions de son visage. On peut regretter, ici ou là, certaines longueurs dans les séquences de la préparation de cette grande évasion même si cette description de l’Afrique du Sud ségrégationniste a le mérite de rappeler que cette violence d’état était encore de mise il y a quelques petites décennies dans ce pays coupé en deux…

