Patrimoine : Au lendemain de 14-18

L’affiche du film

Avec La Vie et rien d’autre, Bertrand Tavernier plongeait dans la guerre de 14-18 en choisissant de situer son action après la boucherie des tranchées. Cette histoire de disparus est aussi bien jouée que mise en scène dans un classicisme des plus émouvants.

La Vie et rien d’autre est l’histoire d’une lente rencontre entre deux êtres que tout oppose. Le pitch ? 1920. La Première Guerre mondiale est achevée depuis deux ans. La France panse ses plaies et se remet au travail. Dans ce climat, deux jeunes femmes d’origines sociales très différentes poursuivent le même but, retrouver l’homme qu’elles aiment et qui a disparu dans la tourmente. Leur enquête les conduit à la même source d’information, le commandant Dellaplane. Du 6 au 10 novembre 1920, Irène, Alice, le commandant se croisent, s’affrontent et finalement apprennent à se connaître…

Partant d’un constat sombre – il a découvert qu’on estimait à environ 350 000 le nombre de disparus et d’oubliés au lendemain de la guerre 14-18 – Bertrand Tavernier a nourri le scénario avec Jean Cosmos, qui deviendra un nouveau complice d’écriture pour d’autres films : que ce soit La Fille de d’Artagnan, Capitaine Conan en 1996, autre film inspiré par cette guerre, ou encore Laissez-passer.

La bande-annonce du film

Pour le rôle principal du commandant qui cache sa sensibilité derrière une apparence bourrue et cavalière, le cinéaste a fait appel à un vieux partenaire de jeu : Claude Noiret qui est impeccable dans le rôle du capitaine.

Minaudant nettement moins qu’à l’accoutumée, Sabine Azéma est parfaite dans le rôle de cette femme qui croit pouvoir retrouver son mari disparu et arpente les champs de bataille avec une pugnacité complète.

Si Albert Dupontel a depuis montré un côté des plus noirs de cette après-guerre avec Au revoir là-haut, magnifique adaptation du roman de Pierre Lemaître, Tavernier signe ici une chronique douce-amère sur cette France qui tente d’oublier les traumatismes de 14-18, alors que le paysage du nord de la France en porte encore bien des stigmates.

Le beau titre de l’opus fait référence à un vers de Paul Eluard : « Il ne faut pas de tout pour faire un monde, du bonheur et rien d’autre. »

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