
CINOCHE
LES DRAKKARS, de Jack Cardiff – 2h06
Avec Richard Widmark, Sidney Poitier, Rosanna Schiaffino
Sortie : 24 juin 1964
Avec Les Drakkars, on embarque pour des aventures au long cours. Tout commence par une vieille histoire… De fait, la légende raconte qu’une énorme cloche en or, « La mère des voix », fut construite il y a bien des lunes par des moines byzantins. Quand le cheik Mansour entend cette histoire racontée par l’un de ses prisonniers, Rolfe, fils du chef Viking Krok, il décide de le torturer afin de savoir où se trouve ce trésor. Mais Rolfe parvient à s’échapper. Après être rentré chez lui, il convainc son frère de le suivre pour trouver eux-mêmes la cloche; c’est ainsi qu’ils détournent un drakkar destiné au roi qui s’échoue sur les côtes africaines…
C’est l’ancien chef opérateur d’un classique – Les Vikings, de Richard Fleischer – qui réalise ce film d’aventures historiques où le spectateur voyage des fjords au désert. Il ne faut pas cherche de vérité historique dans ce film de la grande époque du 70 mm où le technicolor flamboyant marque chaque séquence.
Indéniablement, le film a vieilli et certaines séquences sont longues – l’irruption de vikings dans le harem du cheik Mansour tourne au grand guignol notamment, même si elle apporte une touche d’humour au récit avec la présence d’un eunuque apeuré – et le jeu des acteurs a vieilli. Il faut par exemple beaucoup d’ouverture d’esprit pour voir dansle grand Sidney Poitier un véritable méchant.
Pour autant, il se dégage de l’ensemble un certain parfum suranné qui renvoie aux grandes heures de Hollywood. Et puis, Richard Widmark parvient à rendre son personnage de Rolfe ambigu à souhait et pas toujours des plus sympathiques. Il y a aussi des scènes d’actions solides avec une multitude de figurants et cascadeurs et des moments spectaculaires à souhait comme celui où les vikings, surveillés par les hommes de Mansour, tentent d’embarquer la cloche sur un imposant radeau. Sans oublier le moment fort où Rolfe échappe à une torture des plus raffinées.
Souvent caricatural, ce film d’aventures a certains atouts pour séduire les nostalgiques des vieilles super productions.

