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Adaptant le classique de Zola, Marcel Carné signait, en 1953, avec Thérèse Raquin, un drame calibré par les studios de l’après-guerre. Simone Signoret y est magnifique.
Diffusion : Arte, le lundi 8 mars, 20h55
Sans exactement reprendre le roman de Zola, ce Thérèse Raquin reste dans la veine des drames sociaux. Thérèse, jeune orpheline, épouse le fils souffreteux de ses parents adoptifs. Elle rencontre un jour Laurent, brave camionneur italien dont la gentillesse la séduit. Elle hésite par devoir a partir avec lui. Son mari et sa belle-mère, apprenant sa liaison, décident de l’emmener à Paris. Laurent, tente une nouvelle fois au cours du voyage de s’interposer…
Le Naturalisme cher à Émile Zola est ici passé à la sauce d’un certain académisme, et cette histoire d’adultère qui tourne mal est bien cadré dans les studios de l’après-guerre par un Marcel Carné méticuleux. Des années plus tard, Claude Berri se situera dans la même veine en s’attaquant de façon plutôt académique à Germinal. Et, c’est le Lyon des années 50, avec son décor un brin lugubre, qui prête parfois son cadre à ce récit.
Plus qu’aux attraits physiques de Simone Signoret, qui joue pourtant, une fois encore, avec une finesse totale le rôle de cette femme malheureuse poussée au pière, c’est à la carrure avantageuse de Raf Vallone, en solide camionneur, que s’intéresse la caméra de Marcel Carné. Face aux amants adultères, Jacques Duby campe le mari anémique et parfaitement insipide.
Un pur mélodrame où l’on apprécie aussi la prestation dans un second rôle de Roland Lesaffre. Un classique, au demeurant daté mais, qui offre le charme suranné du cinéma classique des années 50.
Après la film, Arte propose le beau portrait d’une actrice engagé, signé Michèle Dominici : Simone Signoret, figure libre.
