GENE HACKMAN DANS UN THRILLER PARANOÏAQUE

PATRIMOINE


CONVERSATION SECRÈTE, de Francis Ford Coppola – 1h49

avec Gene Hackman, Robert Duvall, John Cazale

Sortie : juin 1974

Francis Ford Coppola avait eu l’idée de ce thriller en 1967. Finalement, il le tourne entre les deux premiers volets du Parrain (en 1972 et 1974). Ce film gris et intimiste nous met dans les pas de Harry Caul. Spécialiste de la filature, il est engagé pour suivre un couple et enregistrer leur conversation. Une fois sa mission accomplie, Caul écoute la bande sonore. La banalité des propos le surprend. S’agit-il d’un code secret ?

Palme d’or au Festival de Cannes, Conversation secrète n’est sans doute pas le meilleur film du cinéaste avec quelques longueurs dans ce récit sombre et désenchanté mais qui illustre bien l’atmosphère politique qui, aux États-Unis, a succédé à l’affaire du Watergate qui créa un vrai séisme politique.

Coppola plonge dans la veine intimiste de ce type de thriller à travers la lente descente au fond du gouffre d’un homme piégé par un système qui le dépasse et dans lequel il finit par devenir un pion. Malgré quelques scènes non dénués d’humour, comme celle où les passantes se maquillent dans les vitres du sous-marin banalisés où « le plombier » espionne le couple, Conversation secrète sait construire petit à petit un climat des plus oppressants.

Au cœur du récit, Gene Hackman signe une composition impeccable et exprime tout le désarroi de son personnage de taiseux dans les séquences où il s’échappe en jouant du saxophone jusqu’à la séquence où, comme pris de folie, il se met à détruire son appartement pour découvrir des micros.  La partition joue un vrai rôle dans ce film avec la musique originale signée David Shine qui était le beau-frère du cinéaste, et a écrit sa partition pour un piano et pas un orchestre, un instrument qui colle aux états d’âme d’un anti-héros parfait.

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