PATRIMOINE
LES DIABLES DE GUADALCANAL, de Nicholas Ray – 1h43
Avec John Wayne, Robert Ryan
Sortie : 1951
Avec Les Diables de Guadalcanal, Nicholas Ray retrouve un genre qu’il connaît bien : le film de guerre. Cette fois, il signe un opus à la gloire des pilotes de chasse du Pacifique.
Le pitch ? Lors de la bataille de Guadalcanal en 1942, une escadrille aérienne indisciplinée voit débarquer le sévère major Kirby pour les reprendre en main. Kibry s’oppose au capitaine Griffin, plus laxiste sur la question des méthodes de commandement et favori du groupe de militaires. Le titre original renvoie à une anecdote concernant ce corps des marines. Flying leathernecks fait allusion à l’usage autrefois, chez les marines, de porter le chapeau réglementaire, avec la jugulaire nouée sur la nuque, ce qui leur avait valu le surnom de « nuques de cuir ».
Certes, le film est un hymne à ces militaires – l’armée a d’ailleurs apporté un vrai soutien logistique au cinéaste- et les pilotes sont très typés avec, par exemple, ce fils de texan qui pilote avec des santiags, ce qui lui vaut les remontrances du major Kirby (John Wayne) qui ne rigole pas avec le règlement et les ordres. Quant à l’Indien, il doit envoyer à ses parents des lettres qu’ils doivent se faire lire; un clin d’œil à ces États-Unis où l’ascenseur social semble possible à l’époque. Dans la droite lignée d’un John Ford, on a aussi ce sergent aussi grande gueule que débrouillard qui arrive à piquer des suppléments de fourniture, quitte à découper la marque de la NAVY sur les toiles…
Quant à l’affrontement sur terre et dans les airs des deux gradés campés de manière très virile par John Wayne et Robert Ryan, il propose deux manières de concevoir le rôle de chef, même si, in fine, le « méchant » va finir par apparaître par beaucoup plus humain qu’au début du film. Ce n’est pas d’une grande surprise sur le plan psychologique, mais Ryan signe un solide film de guerre avec de beaux combats aériens.
