PATRIMOINE
DUEL DANS LE PACIFIQUE, de John Boorman – 1h41
Avec Toshirô Mifune, Lee Marvin
Sortie : août 1968
Quand le film sort en 1968, les États-Unis sont en plein conflit du Vietnam et nul doute que la situation internationale lui offre une résonance certaine. L’histoire ?Pendant la Seconde Guerre Mondiale, un soldat de l’aviation américaine se crashe sur une île déserte du Pacifique et il constate qu’il n’est pas le seul à avoir trouvé refuge ici. En effet, un marin japonais tente lui aussi de survivre et dès leur rencontre, les deux hommes tentent de s’approprier les lieux. Ils finissent par
unir leurs forces et ils construisent un radeau. Ils parviennent à rejoindre la terre et ils trouvent des traces de la guerre entre leur deux pays… Leurs trouvailles sur place vont-elles rendre l’entente encore possible ?
Huit-clos en plein air, c’est un duel au soleil ou presque qu’offrait cet étrange film de guerre où les dialogues sont réduits au strict minimum. Pour son deuxième film, Boorman signait une histoire où l’homme est confrontée à la nature et revient à l’état sauvage en se dépouillant de son vernis de civilisation. Un film de guerre doublé d’un film de survie et de solitude partagée.De la civilisation, il ne reste que des ruines, des « traces » humaines, comme le prouve, une fois le radeau construit, la dernière séquence dans l’ancienne base abandonnée.
Remarquablement joués par des comédiens de la trempe de Toshirô Mifune – une star du cinéma japonais- et Lee Marvin, ce récit d’un sombre pessimisme est aussi une belle histoire de fraternité malgré la folie guerrière. Un film qui montre aussi les mesquineries humaines dans les séquences ou, l’un après l’autre, chaque soldat est exploité par son ennemi juré qui l’utilise comme une bête de somme. Après Le Point de non retour, un film de gangsters très violents, John Boorman retrouvait ici Lee Marvin, qui se glisse avec brio dans la peau de ce soldat perdu dans le Pacifique.
A voir et revoir.
