MARSEILLE, CÔTÉ…

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BRONX, de Olivier Marchal – 1h56

Avec Lannick Gautry, Stanislas Merhar, Kaaris

Sortie : Netflix, à compter du 30 octobre 2020

Mon avis : 2 sur 5

Le pitch ?

Dans les quartiers Nord de Marseille, une tuerie orchestrée par le clan Bastiani a lieu. Deux rivaux sont en charge de l’enquête, Vronski, un flic de la brigade antigang et Costa, un chef de groupe de la BRB aux pratiques douteuses. La situation dégénère lorsqu’un témoin-clé est assassiné durant sa garde à vue. En pleine guerre des gangs, Vronski et ses hommes, pour sauver leur peau, seront obligés de faire des choix lourds de conséquences…

Et alors ?

On connait la fascination de Olivier Marchal pour l’univers de la police – qu’il a connu « de l’intérieur » – , et dqes brigades de nuit notamment. Avec Bronx, qui devait sortir au printemps dernier dans les salles mais, crise sanitaire oblige le voilà qui débarque sur Netflix, il reste fidèle à cet univers et à Marseille, une ville qui sert de nouveau à son scénario après MR 73 en 2008. Cette fois, il passe du crépuscule à la lumière en suivant cette guerre des gangs qui « promènent » ses personnages des ruelles de Marseille au cadre idyllique de Cassis et son port en forme de carte postale. Et où cela défouraille en plein soleil, preuve que ces gangs ne craignent plus rien dans ces guerres aussi violentes que meurtrières.

On sait qu’Olivier Marchal aime les histoires âpres, brutes, violentes et celle-ci ne déroge pas à la règle, ménageant quelques séquences où il n’a pas épargné les cartouches à blanc. C’est rythmé, nerveux et efficace avec un dialogue qui ne joue pas les chemins de traverse.Pour autant, on peut trouver ce Bronx  caricatural. Certes, les flics sont des êtres cabossés par la vie, la violence au quotidien, et qui sombrent parfois dans les paradis artificiels. Et Il ne faut pas être grand clerc pour savoir que la société devenant de plus en plus violente, l’univers de la police y est confronté et peut être conduit à « improviser » parfois certaines réponses et se jouer avec le code pénal. Pour autant, le scénario accumule bien des poncifs du genre

Sans doute pour des raisons d’efficacité, Marchal fait de moins en moins dans la nuance et certains moments de ce Bronx – rien que ce titre peut paraître outré – semblent invraisemblables. Capable de défendre les flics dans une tribune relayée par le syndicat Alliance Police Nationale – « Oui, il y a des flics qui ne méritent pas de pitié. Oui, il y a des flics qui se comportent parfois de façon pitoyable. Mais combien sont-ils ? Si peu, si vous saviez… Ceux-là, méritent d’être jugés. Et durement. » – le cinéaste a pourtant tendance à nous montrer ici des flics qui ne suivent plus vraiment de ligne de conduite claire. Le boss campé par Jean Reno est logé dans une splendide villa et paye le prix fort d’un chantage qu’il a subi ;  Vronski, habite sur un magnifique catamaran, accosté dans le port de Cassis – et, vu le prix d’un tel mouillage, on se demande où il a trouvé le pognon pour l’avoir -; certaines épouses ont sombré dans la bibine… Tout est noir, parfois trop, dans ce polar. Si, à l’écrit, et on le mesure chez certains auteurs américains, la noirceur peut ne pas connaître de limites, il y a dans le cinéma de Marchal trop de séquences attendues pour être honnêtes.

C’est efficace, trop parfois, mais c’est souvent peu vraisemblable.

 

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